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PREMIERE MOITIÉ DU XVI" SIÈCLE 207
trois apprentis au lieu d'un; on ferma les yeux sur les contraventions à la clause interdisant, le travail de la tapisserie dans les campagne.
Des observations qui précédent il résulte que le nombre des pièces produites parles manufactures d'Audenarde, jusqu'au commencement du règne de Philippe II, peut s'évaluer à plusieurs milliers. C'était d'ailleurs un genre assez commun, des verdures d'un ton jaunâtre, peuplées de bêtes sauvages, ou de sujets à personnages d'un dessin lourd et vulgaire. Audenarde, comme Enghien, paraît avoir eu la spécialité des tentures à bon marché. Le bénéfice devait être assez mince ; de là nécessité pour les ouvriers de produire rapidement.
Les troubles religieux portèrent un coup sensible à cette industrie florissante. Les habitants de la ville avaient pris part à la révolte des Gantois en 1539, révolte durement réprimée par Charles-Quint. Après les fureurs iconoclastes des protestants fanatisés, beaucoup de tapissiers d'Audenarde, compromis dans ces actes de vandalisme, durent chercher un refuge à l'étranger, et subir la confiscation de leurs biens. Parmi les pièces saisies en cette circonstance sont citées l'Histoire de Jacob, celles d'Isaac, de David et. (VAlexandre le Grand,. Le trésor impérial de Vienne renferme, on a eu occasion de le remarquer plus haut, une Histoire de David portant la signature d'Àrnoulcl Colibaut, d'Audenarde.
Bien que les tapissiers d'Audenarde fussent nombreux, peu d'entre eux, semble-t-il, s'élevèrent au-dessus de la médiocrité. Ils étaient plus industriels qu'artistes et travaillaient surtout pour le commerce extérieur, dont le principal marché, se trouvait à Anvers. Aussi possède-t-on peu de détails sur lestapissiers.de cette ville pris individuellement, ét ne connaît-on guère leurs noms.
Les marques reproduites ci-dessus, d'après le fac-similé fait sur l'original par Alexandre Pinchart, constituent le document le plus important qu'on possède sur ces modestes, artisans. Voici d'autres détails que le dépouillement des archives locales a mis au jour : en 1515, le magistrat paye au peintre Guillaume Hoste la somrne de 24 sous parisis pour les patrons d'un grand tapis de cheminée et de coussins commandés au tapissier Louis de Weelf, le tout destiné à l'hôtel de ville. Dès 1504, un autre fabricant, Philippe van Horne, avait fourni douze banquiers de tapisserie de verdure pour le compte de l'archiduc Philippe le Beau. C'est une
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